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Le Coran

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Message  elmakoudi Sam 13 Fév - 22:10

    <LI>
J'atteste qu'il n'y a de divinité qu'Allah, Le Seul et J'atteste que Mohammed est le Prophète d'Allah et Son serviteur.

Le Coran est la première source religieuse musulmane. Pour les musulmans, il est la parole même de Dieu (Allah) transmise à Muhammad par l'intermédiaire de l'Ange Gabriel (Jibril). Cette révélation a commencé alors qu'ilavait 40 ans et a duré plus de 20 ans. 

Le Coran se présente sous la forme d'un livre rédigé en arabe et divisé en plusieurs chapitres appelés sourates, elles-mêmes constituées de versets. On compte 114 sourates classées par taille décroissante à l'exception de la première sourate. La totalite des versets représente plus de 6200 versets.

La particularité du Coran est d'aborder aussi bien des thèmes de la vie religieuse, de la morale, de la loi ou des relations sociales. Le Coran régit donc la vie spirituelle et sociale des musulmans. Il est important de souligner que le Coran peut aussi être vu comme un texte poétique puisqu'il est rédigé en vers ce que ne peut rendre une traduction. Mais ce n'est pas Mohammed qui a écrit le Coran, il le récitait à ses compagnons qui l'apprenanaient par coeur. Les versets ont été écrit durant la révélation du Coran mais ils ont été compilés qu'après sa mort



a suivre

elmakoudi

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Message  florence_yvonne Mar 23 Fév - 17:00

Exemple de sourate

Le première sourate, appelée Fâtiha est en fait une prière. Elle est répétée plusieurs fois lors de la salat (prière rituelle).

Sourate 1 : Ouverture

1 Au nom de Dieu, le Tout miséricorde, le Miséricordieux
2 Louange à Dieu, Seigneur des univers
3 le Tout miséricorde, le Miséricordieux
4 le roi du Jour de l'allégeance.
5 C'est Toi que nous adorons, Toi de qui le secours implorons.
6 Guide-nous sur la voie de rectitude
7 la voie de ceux que Tu as gratifiés, non pas celle des réprouvés, onn plus que de ceux qui s'égarent.

Traduction de Jacques Berque dans "Le Coran Essais de traduction par Jasques Berque", Albin Michel, 1995.


Les sourates particulières
La première sourate

Toutes les sourates sont classée par ordre de taille de la plus grande à la plus petite sauf pour la première qui ne fait que 7 versets. Appelée la Fatiha c'est à dire "ouverture" ou "ouvrante" elle est utilisée pour faire la prière.
La deuxième sourate

C'est la sourate la plus longue et peut-pêtre une des plus importante.
La neuvième sourate

C'est la seule des 114 sourates du Coran à ne pas commencer par Bismillah Arrahman Arrahim : "Au Nom de Dieu Clément et Miséricordieux".
La quatre-vingt seizième sourate

Elle est chronologiquement la première sourate révélé à Mahomet. Elle commence par le mot "récite".
La cent quatorzième sourate

Comme nous l'avons dit c'est la plus petite sourate.
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Message  florence_yvonne Mar 23 Fév - 17:03

Le Coran 1ère partie : L'aspect physique du Coran
Connaissances techniques de base
Les différentes décompositions du texte coranique

Le Coran est décomposé en 114 sourates, elles-même décomposées en versets, mais au fil du temps d'autres décompositions ont été inventées, en voici une liste :

- sourate : 114 groupes de versets
- verset, âya en arabe : partie de phrase, phrase ou ensemble de phrases. Le mot arabe âya signifie à la fois "verset", "signes" ou "miracle".
- juz' : un trentième du texte (peut-être inventé pour la lecture du Coran pendant le mois de Ramadan)
- hizb : un soixantième du texte
- quart de hizb
- groupe de 10 versets
- groupe de 5 versets

Comment distinguer les versets ?


D'après la BNF : "Dans les premiers corans de style hijâzî, de simples tirets marquent la séparation des versets. Puis apparaissent les rondelles ou rosettes d'or qui s'harmonisent avec les points voyelles colorés des écritures coufiques. Des pages-tapis, c'est-à-dire sans texte, précèdent chaque juz' et l'enlumineur orne aussi les titres des sourates qui, n'appartenant pas au texte sacré, en sont ainsi distingués. Dans les marges, les titres sont prolongés par des motifs à base de palmettes d'origine byzantine. L'or, le rouge et le vert en constituent la palette de base."
Les numérotations et les titres

Dans les premiers manuscrits du Coran, il n'y avait pas de numérotation des sourates ou des versets comme par exemple dans le manuscrit de la Bibliothèque Nationale de France. D'autre part, en fonction de la "lecture" utilisée, la numérotation peu légèrement varier (voir chapitre II, Les différentes lectures).

De la même manière les titres des sourates sont apparus plus tardivement, c'est pourquoi il existe parfois plusieurs titres pour une même sourate.


Les supports

La tradition relate que les premiers supports physiques de la parole coranique ont été des ommoplates de chameaux, des pétioles de palmiers ou encore des morceaux de cuir. Ils ne devaient contenir que quelques mots ou quelques phrases. Aujourd'hui aucun de ses fragments originaux du texte ne nous sont parvenus.

A cette époque, on connaissait deux matériaux principaux pour transcrire des textes : le parchemin et le papyrus. Ces matériaux permettaient de créer deux supports différents : les codex et les volumen.
Le papyrus

D'après la Bibliothèque Nationale de France, à la mort de Mahomet, au milieu du VIIe siècle, le papyrus existait depuis plus de 3000 ans et il était utilisé, à cette époque, pour écrire des textes en grec ou en copte. Il fut fabriqué au moins jusqu'au Xe siècle. On pouvait trouver du papyrus en Sicile, en Syrie du Nord et en Mésopotamie. On conserve donc de nombreux papyrus écrits en arabe : des factures, contrats, actes notariaux ou des lettres privées, pour la période des quatre premiers siècles de l'Hégire.

Au début du IIe siècle, les chrétiens choisissent le codex (nous y reviendrons), c'est à dire le cahier à pages, l'ancêtre du livre tel que nous le connaissons aujourd'hui. Le papyrus est le premier matériau du codex grâce à ses qualités : flexibilité, légèreté et solidité.

BNF : "Ce n’est qu’au milieu du IIe siècle de l’hégire que les savants commencèrent à transcrire dans des livres, au lieu de feuillets dispersés, le savoir concernant le Prophète, le droit, l’exégèse coranique, l’histoire… Les textes littéraires sur papyrus sont relativement rares, mais cependant assez nombreux pour montrer que leur transcription sur ce support devait être relativement courante." (source : http://expositions.bnf.fr/livrarab/arret_sur/matieres/papyrus.htm)

Le plus ancien codex en arabe sur papyrus connu et daté remonte à 844. Le plus ancien codex sur papyrus serait le Papyrus Bodmer datant à peu près de 200 après JC.

Le Coran Ancien_codex_arabe_844_BNF

BNF : "Le plus ancien codex sur papyrus connu : Wahb ibn Munabbih, Hadîth Dâwûd (Histoire de David) et biographie du Prophète. Égypte, IXe siècle. Papyrus. Heidelberg, Institut de Papyrologie (papyri Schott Rheinhardt 23)

Ce codex* sur papyrus contient deux textes arabes dont l'un est daté de 844. C'est le plus ancien daté qui soit conservé. L'écriture anguleuse se rapproche de celle des livres non coraniques sur parchemin. L'auteur, qui menait au Ier siècle de l'hégire* une vie ascétique au Yémen, était réputé pour sa bonne connaissance des Traditions des Juifs et des Chrétiens concernant les Prophètes." Copyright Bibliothèque Nationale de France BNF.

Le Coran Ancien_rouleau_arabe_BNF

Concernant les rouleaux en papyrus en arabe, on n'en connait qu'un unique : le rouleau d'Abd Allâh Ibn Lahî'a.

BNF : "Rouleau d'Abd Allâh Ibn Lahî'a. Égypte, IXe siècle. Papyrus. Heidelberg, Institut de Papyrologie (papyri Schott Rheinhardt 50-53)

Les livres arabes sur papyrus conservés sont tous des codex*, à l'exception de ce seul rouleau, du type rotulus (qui se déroule verticalement). Abd Allâh ibn Lahî'a (714-790) fut l'un de ceux qui commencèrent à transcrire le savoir religieux dans des livres, cessant de se contenter de la transmission orale ou de feuillets non classés. L'ouvrage, sans titre, contient des Traditions portant sur des faits historiques contemporains du Prophète Muhammad.

"Copyright Bibliothèque Nationale de France BNF.
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Message  florence_yvonne Mar 23 Fév - 17:07

Les manuscrits du Coran
Les plus anciens manuscrits du Coran

C'est plutôt incroyable, mais le moins qu'on puisse dire c'est qu'il règne un flou total sur les plus anciens manuscrits du Coran.

Jusqu'à la fin de l'année 2005 voilà les informations que l'on pouvait trouver :

- un manuscrit à la Bibliothèque de Tachkent en Ouzbékistan (d'après Abul Taher du quotidien The Guardian, Anas de www.maison-islam.com). A priori, ce manuscrit serait assez tardif, il daterait du VIIIe siècle.

- un manuscrit au musée de Topkapi, à Istanbul daterait de 650 (d'après Abul Taher du quotidien The Guardian, Tariq Ramadan)

- un manuscrit daté de la fin du VIIe siècle ou du VIIIe siècle, conservé à la British Library de Londres.

Le Coran Manuscript-of-quran-British-Library-27733_2

- Les manuscrits de Sanaa dont la calligraphie serait originaire du Hijaz (région où vivait Mahomet) dateraient de 680 (d'après Abul Taher du quotidien The Guardian, Anas de www.maison-islam.com)

- un manuscrit à la mosquée Jumma Masjid de Delhi en Inde (d'après Anas de www.maison-islam.com) peut-être du premier siècle de l'islam

- un manuscrit à la Bibliothèque Nationale Egyptienne (d'après Tariq Ramadan) qui daterait de 688.

Pour le moment nous n'avons aucune information sur les méthodes de datation de ces manuscrits...



- un manuscrit très ancien, peut-être le plus ancien puisqu'il daterait du milieu du VIIe siècle se trouve à la Bibliothèque Nationale de France BNF.

BNF "Copiées sur parchemin dans un format vertical, ces pages de Coran appartiennent à un ensemble d'une soixantaine de feuillets considéré comme le plus ancien exemplaire actuellement conservé. En l'absence de manuscrits datés avant le IXe siècle, c'est sur la base de critères paléographiques et orthographiques que l'on fait remonter ces fragments à la seconde moitié du Ier siècle de l'hégire (VIIe siècle). Ils sont écrits dans un style nommé au siècle dernier hijâzî en référence à Ibn al-Nadîm, célèbre auteur arabe du Xe siècle, qui décrivait dans son Fihrist (Catalogue) les premières écritures employées à La Mecque et Médine, villes du Hedjaz.
L'arabe utilise un alphabet consonantique où seules consonnes et voyelles longues sont notées. Des signes diacritiques, placés au-dessus ou en dessous de certaines lettres, permettent de différencier les lettres de forme semblable et de préciser la nature des voyelles brèves. Dans les graphies anciennes, ces signes ainsi que la vocalisation sont absents ou partiellement présents, rendant la lecture du texte sacré plus incertaine."

BNF : "Les fragments coraniques les plus anciens conservés remontent à la deuxième moitié du VIIe siècle. Ils témoignent d'un état du texte aux nombreuses ambiguïtés. Les lettres de même forme ne sont pas encore différenciées par des points diacritiques et les voyelles brèves ne sont que très imparfaitement notées. Les manuscrits des siècles suivants montrent que le passage à une écriture plus complète ne s'est fait que très progressivement. Mais la disposition des sourates et la séparation des versets reste la même. "

Le Coran Coran-manuscrit-BNF-Hidjazi
Copyright Bibliothèque Nationale de France BNF
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Message  florence_yvonne Mar 23 Fév - 17:07

Le Coran 2ème partie : La fixation du texte coranique
La langue

D'après la BNF(1), la langue arabe serait d'origine nabatéenne ou syriaque. Elle serait apparut vers le IIIe siècle mais se serait vraiment développée grâce à la révélation du Coran. C'est en 1865 que Theodor Nöldeke présente une thèse soutenant que l'arabe est d'origine nabatéenne. Mais la BNF souligne que "les plus anciennes inscriptions arabes sont datées d’une période où l’écriture syriaque, grâce à la diffusion du christianisme, connaît un grand développement alors même que l’écriture nabatéenne tombe en désuétude."
On notera aussi que "Avant l'islam, l’écriture était très peu pratiquée, servant principalement à noter transactions commerciales ou contrats." (BNF)
Une autre thèse sur la langue du Coran

Selon la thèse de Christoph Luxenberg(2), assez sérieuse pour être présentée par Rémi Brague, la langue arabe originelle serait syro-araméenne (ou syriaque), voire arabo-araméenne. Il en découle que certains passages du Coran seraient jusqu'alors mal interprétés. Christoph Luxenberg propose même des exemples de versets qu'il traduirait autrement.
Les difficultés causées par l'arabe, une langue naissante

L'arabe du Coran est une langue très jeune. Elle n'est pas tout à fait la même langue que la langue arabe contemporaine. Par exemple la langue arabe à l'origine ne distinguait pas les voyelles. Quelques explications s'imposent...

L'alphabet arabe, qui est une langue sémitique, est composé de 29 consonnes dont trois peuvent aussi servir de voyelles longues. Il ne compte aucune voyelle "courte". Les voyelles sont notées avec des sortes d'accents. Petit à petit, ces accents sont apparut. Pourquoi ces accents ont été inventés ? Certainement pour prévenir toute confusion entre deux mots dont les consonnes seraient identiques.
C'est un peu comme si en français, au lieu d'écrire "foulard", on écrivait "flr". Bien entendu le nombre de mots contenant uniquement les consonnes flr et dans cet ordre est très limité. Avec la structure de la phrase, il est possible de définir le type de mot (verbe, nom, adjectif...) et avec le contexte, on peut retrouver le mot correspondant. D'ailleurs, les journaux arabes par exemple sont publiés sans distinction des voyelles courtes.


Les différentes lectures

Pour éviter tout risque de confusion, on inventa les signes diacritiques. Al-Hajjâj (694-714) gouverneur d'Irak, serait l'auteur de cette initiative. Mais cette absence avait déjà engendré plusieurs lectures possibles du Coran. Ce serait grâce à ibn Mujâhid (Xe siècle), que l'on figea 7 lectures (قراءات) différentes (Source BNF(1)), mais il aurait existé encore plus de lectures.
Les 7 lectures du Coran

Il y avait en fait 7 personnes qui s'étaient spécialisé dans un style de lecture du Coran (Cette liste à été trouvé sur un forum, nous en ignorons l'origine) :

- Ibn Amir : Son vrai nom c'est Abd Alah Al Yahasbi qui était Cadi (Juge) de Damas. C'est un Tabi' qui a pris la méthode de lecture par Al Moughira Ibn Abi Chihab Al Makhzoumi qui l'a pris de Othmane.
- Ibn Kathir : Abd Allah Ibn Kathir Al Dari Al Maqui qui était Imam de Mosquée à la Mecque.C'est un Tabi' qui a rencontré Abd Allah Ibn Zoubeir, Abi Ayoub Al Ansari et Anas Ibn Malik.
- Asim le Koufi : Asim Ibn Abi Al Najoud Al Assadi.Il s'agirait de la lecture nafs.
- Abou Amrou : Abou Amrou Zabane Ibn Ala Ibn Amer.
- Hamza le Koufi : Hamza Ibn Habib Ibn Amara Al Ziat. Il a vécut pendant le Califat de Abi Ja'fer Al Mansour.
- Nafi' : Abou Rouim Ibn Abd Al Rahmane Ibn Abi Na'im Alaithi. Il est d'origine d'Ispahan et a pris la méthode de lecture de Médine. Il s'agirait de la lecture warsh.
- Al Kassai : Ali Ibn Abi Hamza qui a vécu dans la ville de Khorrassane.

Aujourd'hui, il n'existerait que 2 principales lectures différentes, le warsh pour le Maghreb et le hafs pour le Machreq (d'après la BNF, Source 1).
Quelles différences entres ces lectures ?

Les différences entre les lectures pourraient être de différentes natures :

- les voyelles
- la répartition du texte dans chacun des versets
- la manière de réciter le texte : la vocalisation

Une note de François Déroche

François Déroche dans son livre Le livre manuscrit arabe (Bibliothèque Nationale de France, 2004) écrit cette note à propos des différentes lectures : "Voir Welch, s. v. "Al Kur'ân", EI V, p.412-413. Sur ce sujet éminemment technique, Spitaler (1935) a réuni les données qui permettent de comparer les différents systèmes. Les plus anciens témoins de la transcription manuscrite du texte coranique, les manuscrits en styles hidjâzî, pourraient toutefois présenter des divergences sensibles avec les systèmes classiques : c'est en tout cas ce que semble montrer l'analyse du manuscrit Paris, BNF arabe 328 a par Dutton (2001, p.74-84)".
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Message  florence_yvonne Mar 23 Fév - 17:08

Le Coran 3ème partie : Le message du texte coranique
L'ange Gabriel interpelle Mahomet

Mahomet a alors environ 40 ans, il est marié avec Khadija, et ils vivent du commerce. C'est lors d'une retraite dans la grotte de Hirâ, à quelques kilomètres de La Mecque, que Mahomet entend pour la première fois l'ange Gabriel (Djibril) envoyé par Dieu.

C'est la sourate 96 qui est considérée comme la toute première sourate révélée au Prophète. Elle commence par une injonction de l'ange Gabriel à Mahomet : "iqrâ' " que la tradition musulmane traduit par : "Lis !"

Sourate 96, traduction de Kasimirski :

Au nom de Dieu clément et miséricordieux.

1. Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé tout ;
2. Qui a créé l'homme de sang coagulé.
3. Lis, car ton Seigneur est le plus généreux.
4. Il t'a appris l'usage de la plume ;
5. Il apprit à l'homme ce que l'homme ne savait pas.
6. Oui. - Mais l'homme a été rebelle
7. Aussitôt qu'il s'est vu riche.
8. Tout doit retourner à Dieu.
9. Que penses-tu de celui qui empêche
10. Le serviteur de prier Dieu ?
11. Que t'en semble ? S'il suivait plutôt la droite voie,
12. Et recommandait la piété.
13. Que t'en semble, si l'homme traite la vérité de mensonge et tourne le dos ?
14. Ignore-t-il que Dieu sait tout ?
15. Il le sait ; et s'il ne cesse, nous le saisirons par les cheveux de son front,
16. De son front menteur et coupable.
17. Qu'il rassemble son conseil,
18. Et nous rassemblerons nos gardiens.
19. Ne lui obéis pas ; mais adore Dieu et cherche à t'approcher de lui.

Certains ont proposé d'autres traductions comme "Prêche" ou "Récite". La traduction "Lis !", elle, pose la question de la connaissance de la "lecture" par le prophète : savait-il lire ? En effet pour les savants musulmans, Mahomet ne savait pas lire. C'est ce que note Jean-Luc Monneret : "La Tradition rapporte qu'à cette première injonction de l'Ange Gabriel le Prophète aurait répondu : "Mais je ne sais pas lire". Gabriel aurait alors serré très fort Muhammad contre son coeur à trois reprises avant de lui révéler le Message divin. Le prophète devait pourtant être lettré pense le monde islamique malgré 7.157,158 qui mentionne le prophète illettré (ummi)" dans Les grands Thèmes du Coran, note 2 page 73, source 5.

Il faut noter que l'ange Gabriel n'a pas demandé explicitement à Mahomet de lire telle ou telle ligne d'écriture, le sujet de l'injonction est donc "implicite" comme le souligne Jacques Berque dans sa traduction du Coran. D'ailleurs, le Coran n'était alors pas écrit, au moment même où il prononçait ces paroles il prenait à peine vie.


La nature du Coran : créé ou incréé
Les falâsifa

Sur le site Maison-islam.com on trouve une référence aux falâsifa concernant les penseurs qui émettent la possibilité que le Coran soit un texte créé. Les falâsifa (de falsafa) sont des philosophes musulmans qui ont eut accès au Moyen-Age aux traductions des oeuvres des philisophes grecs en arabe comme on pouvait en trouver dans la bibliothèque du Calife Al Ma'mûn.
Les preuves de l'origine divine du Coran

On peut répartir ce chapitre en deux parties : les sujets sur le concordisme et les autres sujets...
La sourate 30 : Les Romains (Ar-Rum)

Traduction de Jean Grosjean :

Les Romains ont été vaincus dans le pays voisin, mais après leur défaite, ils seront vainqueurs dans quelques années.

On voit souvent cette sourate citée comme preuve de l'origine divine du Coran. C'est par exemple la thèse soutenue par le site Islamophile.com proche du Centre d’Études et de Recherches Sur l’Islam (CERSI) : "La période de révélation de cette sourate est très exactement déterminée par l’événement historique mentionné en son début. Il est dit : "Les Romains ont été vaincus, dans une contrée proche". A cette époque , les Byzantins occupaient les territoires voisins de l’Arabie, Jordanie, Syrie, Palestine et ils y furent vaincus par les Persans en 615 E.C. On peut donc dire avec une certitude absolue que cette sourate fut révélée la même année et cette année-là fut également celle où eut lieu la migration vers l’Abyssinie."

En tentant de démontrer que ces versets datent de 615, ils veulent montrer que l'annonce de la victoire ultérieure des Romains (qui eut lieu vers 624) est une prédiction ("ils seront vainqueurs dans quelques années"). Regardons cela de plus près. Qu'est ce qui permet ici de conclure que la sourate (il faudrait plutôt parler des 4 premiers versets) date de 615 ? Rien ! S'il était dit : "cette année...", mais il n'y a pas d'élément permettant de donner l'intervalle de temps entre le moment historique de la défaite et le moment de la révélation. Il a très bien pu s'écouler plusieurs jours comme plusieurs années. Précisons que Mahomet était encore en vie au moment de la victoire d'Heraclius (vers 624), la révélation n'était donc pas encore figée.

Un autre élément peut nous éclairer, il s'agit de la traduction proposée par Régis Blachère ainsi que la note qui l'accompagne (Le Coran, R. Blachère, Maison-neuve et Larose, 2005). Blachère propose même deux traductions :

Variante A

Les "Romains" ont été vaincus aux confins de notre terre. [Mais] eux, après leur défaite seront vainqueurs, dans quelques années.

Variante B

Les "Romains" ont vaincus aux confins de notre terre. [Mais] eux, après leur victoire seront vaincus, dans quelques années.

Note de Régis Blachère : "A l'exception de quelques versets, cette sourate est mekkoise, aux yeux des exégètes. Nöldeke et Schwally la range sans hésitation parmi les révélations de la troisème période mekkoise. Bell penche dans le même sens mais y relève de nombreux textes médinois.
Les versets 1 à 4 forment un tout sans relation avec la suite : ils ne doivent d'être à cette place qu'à l'ambiguïté du verset 5. Ce début suscite plusieurs remarques à cause du double déchiffrement des verbes des versets 1/2 et suivants. Dans le déchiffrement A on a gulibat (au passif) "ont été vaincus". C'est la leçon admise par la quasi-totalité des "lecteurs" ; v. Tab. En conséquence, dans le verset 2/3, on aura yaglabûna "seront vainqueurs" . Le texte fait allusion à une défaite des Bysantins, et l'on songe à l'invasion de la Syrie-Palestine par les Perses, vers 613-614. On aurait donc ici une prophétie annonçant les victoires d'Héraclius sur les Sassanides, à partir de 624. Cette révélation serait antérieure de plusieurs années au reste de la sourate ce que ni le fond ni le style ne confirment. - Dans le déchiffrement B, au contraire, le verbe du verset 1/2 est lu à la voix active. Ce texte, ainsi lu, enregistre un succès des Bysantins. S'agit-il des victoires d'Héraclius sur les Perses en 624 ? Ce n'est aucunement certain. On peut penser en effet tout aussi bien à des avantages sur les arabes. Il est même permis de se demander si ce texte, destiné à ranimer la confiance des Croyants, n'est pas consécutif à la défaite de Mouta (en transjordanie) que leur avait infligée un corps bysantin. en l'an 8 (630 J.-C.). Dans ce cas, le texte est une manifestation d'hostilité à l'égard des "Romains". "

Chez Blachère, le doute plane, et en effet rien ne permet d'annoncer de manière catégorique que ces quelques versets contiennent une prédiction, car rien ne permet de les dater avec exactitude.


L'interprétation du texte coranique

Souvent les personnes qui souhaitent "combattre l'Islam" emploi un argument pour montrer que l'islam à la base est extrémiste : ils font la grossière erreur de dire que le Coran ne doit pas être interprété. Cela n'a pas de sens puisque tout texte doit être interprété pour être compris, par définition, et c'est surtout mal connaître l'Islam.

Commençons avec la définition du dictionnaire. Interpréter : "rendre compréhensible, traduire, donner un sens à" (Larousse).
Pourquoi doit-on interpréter le Coran ?

En introduction de son livre Aux origines du Coran (4) , Alfred-Louis de Prémare apporte une réponse à cette question : "En effet, le texte originel du Coran, déjà déroutant par son caractère fragmenté, est souvent loin d'être clair, même pour les gens de culture arabe, en raison de l'archaïsme de la langue et de l'histoire de la constitution des textes : les commentateurs musulmans, à partir du VIIIe siècle, ont donné, pour un grand nombre de ses mots, de ses tournures et des différentes situations dans lesquelles ses messages auraient été produits, des explications très variées et souvent contradictoires. Ces commentaires étaient donc déjà, même en arabe, des sortes de traductions interprétatives."
Les écoles de droit musulman (fiqh)

Très tôt dans l'histoire de l'Islam s'est posée la question de l'interprétation et de l'application du Coran en tant que loi. Plusieurs écoles sont apparut, chacune proposant sa vision sur tel ou tel point, autorisant ou interdisant telle pratique, proposant des exceptions ou au contraire des manières d'étendre une parole précise pour un point non mentionné.

Voir cette page pour en savoir plus sur les écoles de droit musulman.
L'abrogation

On l'ignore parfois, mais le Coran lui-même mentionne l'abrogation de ses propres versets dans le verset 106 de la sourate 2 : "Nous n'abrogeons un verset, ni ne le faisons passer à l'oubli sans en apporter de meilleur ou d'analogue[...]"
On trouve également des références à l'abrogation dans la sourate 16 versets 44 et 101, sourate 22 verset 52.

L'abrogation pose un problème pour l'interprétation car certains versets en abrogent d'autres, or l'ordre chronologique des versets est parfois incertain et l'on ignore quel verset est abrogeant et lequel et abrogé.

Voir cette page pour en savoir plus sur l'abrogation dans le Coran.



SOURCES

(1) Bibliothèque Nationale de France BNF - http://expositions.bnf.fr/parole/index.htm

(2) Enquètes sur l'islam, de Anne-Marie Delcambre, Joseph Bosshard et Alii, éditions Desclée de Brouwer, 2004.

(3) Le livre manuscrit arabe - Prélude à une histoire, de François Déroche, BNF, 2004.

(4) Aux origines du Coran - questions d'hier, approches d'aujourd'hui, Alfred-Louis de Prémare, Téraèdre - collection L'Islam en débat, 2005.

(5) Les grands Thèmes du Coran, Classement thèmatique, Jean-Luc Monneret, traduction du Coran par Si Hamza Boubakeur, Dervy, 2003.

(6) Relire le Coran, Jacques Berque, Bibliothèque Albin Michel, 2002.
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